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LES ARTS ET MUSIQUES MONGOLS

L'ART MONGOL

L'art mongol est le fruit d'un riche héritage culturel : Hunnu, Juan-juan, Kirghiz de l'Iénisséi, Jurchin, Turk et Ouigour, mais il s'est aussi enrichi d'une synthèse d'influence de l'Inde et du Tibet, à partir desquelles il a su créer son style propre.

L'art mongol ne s'est pas constitué par une absorption passive et des divers apports culturels, mais par une adaptation active de ces éléments dans un style qui lui est caractéristique. Bien plus, cet art a exercé une influence profonde sur d'autres cultures, telle la création artistique persane du 13ième siècle, aboutissant à la création d'un style perso-mongol et à un développement prolifique da la miniature persane par l'intégration d'éléments qui étaient inconnus jusque là.

Le style artistique perso-mongol a exercé en retour une grande influence sur l'élaboration du style artistique mongol moderne, dont les peintures de Sharav sont un excellent exemple.​

mongolian art
L'ART RELIGIEUX

Traditionnellement, comme support des peintures (thangka), on utilisait du cuir, de la soie, du coton et des étoffes de lin. Les artistes mongols appréciaient les fines toiles de coton. Les couleurs étaient préparées par l'artiste lui-même à l'aide de pigments d'origine minérale ou à partir de pierres précieuses, turquoises, coraux, perles, nacres ou de métaux, or, argent, cuivre, fer. En dehors des pigments, on utilisait aussi un mélange composé de cuir, de cornes et d'os d'animaux bouillis dans un sirop de sucre. Cette pâte était agrémentée d'éléments originaux tels qu'un peu de terre ou d'eau recueillis par des pèlerins sur des lieux saints du bouddhisme, du sang provenant du nez de l'artiste lui-même, mélangé à de la poudre d'or de l'argent, des pierres précieuses, de la sève ou de la résine de plantes médicinales. 

Les peintures mongoles exécutées dans le style traditionnel dit Mongol Zurag ont d’abord été de petit format pour répondre aux exigences de mobilité des monastères nomades. Puis on commence à se servir de toiles plus grandes et à développer l’art de l’appliqué qui va supplanter la peinture. Les broderies d'application existent en Mongolie depuis les temps les plus anciens, comme l’a montré le tapis exhumé des tombeaux Hiong-Nu. Mais à partir du 18e siècle, les moines mongols vont faire de la technique de l’appliqué une véritable spécialité nationale, particulièrement à Urga qui se met à exporter ses appliqués dans tout le monde tibétain. Ces œuvres peuvent atteindre 16 m de hauteur. Elles sont composées de mosaïques de tissus juxtaposés et fabriquées selon une technique coûteuse en matériaux et en temps. Ce procédé était utilisé surtout pour fabriquer les thangka de très grande taille que l’on dévoilait publiquement lors de cérémonies comme le Tsam.

Gandan Monastery
L'ART POPULAIRE

Il se caractérise par une large utilisation de motifs décoratifs ornementaux extrêmement anciens, présentant de forts contenus symboliques. Ces motifs sont reproduits sur une grande partie des objets utilitaires tels que les selles, les étriers, les ceintures, les bottes et les chapeaux traditionnels, les meubles de la yourte, les tapis et les portes, les étuis à couteaux et les tabatières à priser. 
La confection de la yourte mongole impliquait l’existence de toute une série d’artisans : forgerons, menuisiers, charpentiers, couturiers-brodeurs, orfèvres, etc. 
Chaque région de Mongolie avait développé une spécialisation artisanale en rapport avec les préférences locales : 
-les Darigang habitants de l’actuel aïmag de Sükhbaatar étaient spécialisés dans le travail de l’or et de l’argent relatif aux ustensiles domestiques et au harnachement du cheval. A l’ouest, les Oïrat et les Torguut étaient passés maîtres dans le travail de la fourrure. 
-les habitants des aïmag du nord-ouest étaient spécialisés dans le travail du métal et du bois en relation avec les structures de la yourte. 
-quant à Urga, nous l’avons vu, elle était le centre de la technique de l’appliqué. 
La tradition du style animalier, en particulier de « l’art des steppes », s’est transmise et perpétuée pendant fort longtemps et il est possible d’en repérer encore la trace dans l’art des éleveurs actuels de Khovd, du Gobi-Altaï et du Khôvsgôl, notamment dans les décorations de selles représentant des combats d’animaux, que l’on peut encore observer de nos jours dans le Gobi central. 
Maintenant, l’artisanat traditionnel est à nouveau encouragé et les artistes, abandonnant Staline, Lénine, Tchoïbalsan, leurs pompes et leurs oeuvres, se tournent à nouveau, notamment, vers une figure de l’histoire proscrite pendant soixante-dix ans : Gengis Khan.

LE DESSIN ORNEMENTAL

Le dessin ornemental mongol est un véritable alphabet exprimant une conception du monde et une philosophie nomade. Il se compose de quelques motifs de base à partir desquels on réalise de nombreuses variations. Beaucoup sont des ornements auspicieux, sortes de talismans possédant des vertus bénéfiques, destinés à attirer ou à conserver bonheur et chance; pour un éleveur nomade, cela signifie longévité, bonne santé, nombreuse descendance et élevage prospère. Un motif ornamental auspicieux sur une selle ou un étrier porte chance au cavalier et augmente les qualités de vélocité et d’endurance de son cheval.

L’usage de cette ornementation n’a pas disparu pendant la période socialiste. Il s’est maintenu, peut-être même intensifié. Alors qu’était proscrit tout signe extérieur de richesse, les selles mongoles n’ont jamais cessé d’arborer des cabochons en argent massif superbement travaillés. 

Il existe trois catégories principales de motifs ornementaux : ils sont géométriques, zoomorphiques ou végétaux. Chaque composant du motif est peint d’une ou de plusieurs couleurs. L’harmonie entre la composition des motifs, d’une part, et le fond et les couleurs principales, d’autre part, produit un effet à la fois d’ordre esthétique et d’ordre sémantique. L’usage particulier de certaines pierres et métaux précieux est porteur de sens en lui-même : la turquoise est le symbole de la fidélité, l’or et l’ambre, de l'amour, l'argent et les perles, de la pureté et de la noblesse d’âme.

LES INSTRUMENTALS MONGOLS

Le moriin khuur ou «vielle-cheval», d'origine ancienne et purement mongole est une vielle à deux cordes en crin de cheval. Le plus souvent accordée à la quinte, elle est munie d'une caisse trapézoïdale en bois et se joue avec un archer constitué d'une mèche également en crin de cheval. Son chevillier se termine le plus souvent par une tête de cheval sculptée, symbole du coursier qui entraîne le musicien-poète dans ses randonnées mystiques. Autrefois, chaque famille ou presque possédait un tel instrument. Il accompagnait les magtaal ou chants de louange dédiés au cheval vainqueur et les chants de tir à l’arc durant les naadam. Joué uniquement par les hommes, c’était un instrument destiné avant tout à accompagner et soutenir la voix.

Le moriin khuur est né sur les rives de l’Onon, d’où proviennent, dit-on, les joueurs de vielle les plus renommés du pays. Il est auréolé d’une légende magnifique dont il existe de nombreuses versions : « Un pauvre éleveur possédait pour tout bien un maigre cheval roux qui était pour lui un ami inestimable. Un jour, il le découvrit gisant, sans vie, près de sa yourte. Inconsolable, il se mit à fabriquer une vielle avec les os, les tendons et le crin de son ami, fixa au manche la tête du cheval puis, éperdu de douleur, appuya contre elle sa propre tête afin de s’unir spirituellement à son défunt ami. L’archet s’anima alors et, effleurant doucement les cordes, fît frissonner la tête du cheval qui se mit à émettre des hennissements nerveux... Ainsi naquit une mélodie qui se diffusa dans la steppe à travers les herbes d’automne, caressant doucement le jeune homme et son cheval... ». 
La guîmbarde (en mongol, aman khuur, littéralement « vielle de bouche »), en pierre ou en cuir, en bambou ou en fer, est un instrument couramment utilisé dans la musique mongole populaire. Chez les peuples türk, la guimbarde, fabriquée par le forgeron, était l’apanage du chamane qui en jouait lorsqu’il prédisait l’avenir ou chassait les esprits nuisibles. Avant de lui être remise, elle devait avoir été consacrée pour être rendue infaillible et entendue des dieux. Récemment, un orchestre entier de guimbardes a réuni 412 exécutants.

Parmi les autres instruments utilisés dans la musique populaire, citons :

Le limbe, instrument à vent en bambou ou en métal, dont la forme et la sonorité rappellent la flûte, mais qui s’en distingue par un son plus puissant. 

Le khutchir est une vielle à long manche munie de quatre cordes en soie ; sa caisse ovale est recouverte d’une peau de serpent. 
Le shanz (ou shudarga) est un luth à trois cordes, le yootchin, une cithare sur table à quatorze cordes frappées, qui se joue à deux archets, et le yatga, une cithare sur table à quatorze cordes pincées (10 à 14 cordes de soie). 
Les thèmes musicaux des chansons populaires sont très riches et nombre d’entre eux traduisent la symbiose de l’homme avec la nature et le règne animal, modulant sur les sons imitant le chant des oiseaux ou les autres sonorités de la nature. 
Les musicians ambulants, conteurs et improvisateurs, avaient été interdits à Oulan Bator dès 1930, mais les traditions musicales sont restées bien vivantes. 

SHANZ
FLUTE
MORIN KHUUR
GUIMBARDE
YATGA
YOOTCHIN
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